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L’actrice Isabelle Huppert se confie sur sa carrière, la société et sur le féminisme dans un entretien à «L’Obs».

Isabelle Huppert a connu une année 2017 grandiose. Un Golden Globe, un César et une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans «Elle» ! Quelques mois plus tard, la comédienne revient sur grand écran avec «Eva» de Benoît Jacquot, aux côtés de Gaspard Ulliel, où elle joue une femme troublante qui va bouleverser et détruire la vie de son compagnon. En pleine promotion, Isabelle a accordé une interview à «L’Obs» dans lequel elle parle d’abord de sa carrière post 2017. Car est-ce qu’au fond tout a changé ? Sa réponse est sans appel. «Non. C’est comme quand vous arrivez au sommet d’une montagne : le paysage est magnifique, mais il faut bien continuer à marcher. Et il faut aussi réussir à descendre !»

Puis Isabelle revient sur le mouvement de libération de la parole des femmes. Elle le juge «extraordinaire», même si pour elle «on a beaucoup trop traîné». Isabelle poursuit : «Regardez autour de vous : la misogynie est partout, elle ne s’enlève pas comme un vêtement, elle colle à la peau. Ce sera long de la faire disparaître. C’est un travail passionnant».

"C’est capital de séduire"

Dans ce même entretien, Isabelle évoque aussi la tribune sur la «liberté d’importuner» signée par Catherine Deneuve dans les colonnes de «Monde». «Je n’ai pas lu cette tribune. Je n’étais pas en France. On ne m’a pas proposé de la signer, confie-t-elle à «L’Obs». Comme souvent dans les pétitions, il y a des problèmes de vocabulaire. (…) Il n’y a pas à approuver ou désapprouver telle ou telle affirmation de femmes américaines ou françaises que je respecte et qui sont sincères». Quant au sexisme dans le cinéma, Isabelle y a été confrontée. Mais elle y fait face ! «Sans aller jusqu’au harcèlement et aux manifestations les plus inadmissibles, la misogynie commence dans de toutes petites choses. Par exemple, la complicité des hommes entre eux, dont les femmes sont exclues, explique-t-elle. Il y a bien plus de films dans lesquels la femme se trouve derrière l'homme que l'inverse. J'ai toujours voulu ne pas être derrière. Le problème n'est pas de jouer des femmes victimes ou toutes-puissantes, mais d'adopter le point de vue de la femme, que l'on s'occupe d'elle, qu'on la regarde.» Et Isabelle a sa solution : s’imposer tout en séduction. «C’est capital de séduire… Tout dépend comme c’est fait, et j’ai fait avec ce que j’avais».

Selon Isabelle Huppert, la misogynie "colle à la peau"

  • Isabelle Huppert est une actrice française, née le 16 mars 1953 à Paris.

    Collaboratrice fidèle de Claude Chabrol, Benoît Jacquot et Michael Haneke, Isabelle Huppert alterne indistinctement scène et écran, cinéma d'auteur et films grand public. Elle est l'une des actrices les plus prolifiques de l'Hexagone (deux ou trois films par an en moyenne) et l'une des rares interprètes françaises dont la filmographie est véritablement internationale : sa carrière exigeante et reconnue l'amène en effet à tourner aux États-Unis (sous la direction de Michael Cimino, de Hal Hartley, de Curtis Hanson, de David O. Russell ou encore d'Otto Preminger), en Italie (avec les frères Taviani, Mauro Bolognini, Marco Ferreri et Marco Bellocchio), en Russie (avec Igor Minaiev), en Europe centrale (avec l'Allemand Werner Schroeter, le Polonais Andrzej Wajda, la Suissesse Ursula Meier, la Hongroise Márta Mészáros ou le Serbe Aleksandar Petrović), et même sur le continent asiatique (avec le Coréen Hong Sang-soo, le Philippin Brillante Mendoza ou le Franco-Cambodgien Rithy Panh). Son parcours théâtral l'amène également à travailler sous la direction de metteurs en scène renommés comme Bob Wilson, Claude Régy, Krzysztof Warlikowski, Jacques Lassalle, Luc Bondy ou encore Yasmina Reza.

    Elle a reçu de très nombreux prix internationaux : deux Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes, deux Coupes Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise, un Ours d'argent de la meilleure contribution artistique à la Berlinale, deux Prix du cinéma européen de la meilleure actrice ainsi qu'un Lola en Allemagne, un BAFTA au Royaume-Uni et un David di Donatello en Italie.

    En France, elle est la comédienne la plus nommée aux Césars avec seize citations. Elle remporte à deux reprises le César de la meilleure actrice, en 1996 pour La Cérémonie de Claude Chabrol et en 2017 pour Elle de Paul Verhoeven qui lui vaut par ailleurs un Golden Globe et une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice.

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